Histoire de la protection de la nature et de l’environnement
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La loi de 1930 à l’épreuve du temps : les sites, atouts pour les territoires

Les actes du colloque du 29 novembre 2010 sur "La loi de 1930 à l’épreuve du temps : les sites, atouts pour les territoires" organisé par le comité d’histoire du ministère de l’Ecologie et la direction générale de l’Aménagement, du Logement et de la Nature sont parus.

Les analyses, les témoignages et les échanges qui ont été recueillis au cours de cette journée ont convergé vers un constat rassurant : la loi de 1930, seule loi nationale qui permet de protéger durablement les paysages, a fait la preuve de sa solidité, de son efficacité, et de sa longévité. Depuis des décennies la politique des sites s’est poursuivie. Elle perdure sur la base de quelques règles simples dont la rusticité et la souplesse ont permis à cette politique patrimoniale de s’adapter en permanence aux changements intervenus au cours de ces 80 années.

Ainsi, en un peu plus d’un siècle, ce sont 1,5% du territoire, soit 2700 sites de toutes natures et de toutes dimensions, qui ont été protégés par le classement de monuments naturels, de grands ensembles
paysagers naturels, ou façonnés par l’homme, et d’ensembles bâtis. Il s’agit tantôt de lieux singuliers créés par les caprices de la nature ou les extravagances du génie humain, tantôt de lieux de mémoire marqués par les événements de la grande histoire ou par la légende. Ces sites sont représentatifs de la richesse et de la diversité des paysages et des valeurs du territoire national.

Cette journée a été l’occasion d’entendre les témoignages d’acteurs qui ont joué par le passé et qui jouent encore aujourd’hui un rôle déterminant dans l’animation et le succès de cette politique publique. Grâce à la mobilisation, la compétence et la ténacité des agents de l’État - inspecteurs de sites et services du ministère -, à la détermination d’élus conscients de la valeur de leur territoire et aussi à l’appui d’associations à l’action de l’État, il est possible de vaincre les résistances, les préjugés, les oppositions frontales chez ceux qui ne comprennent pas toujours d’emblée l’intérêt des mesures de protection.

La reconnaissance de la valeur patrimoniale des lieux par un classement n’entraine plus la mise sous cloche des espaces protégés. Elle est bien souvent un atout pour les territoires concernés et même un moteur de développement local, dès lors que les projets qui s’y font servent les sites sans les dénaturer. Comme en ont témoigné les gestionnaires de ces espaces, les sites, constitués de plus en plus souvent de grands ensembles naturels ou de grandes unités paysagères, sont des territoires vivants à partir desquels se bâtissent des projets, pour faire revivre des pratiques oubliées, accueillir, donner à voir, cultiver la mémoire, susciter la surprise, l’émotion dans le respect de l’identité et de l’esprit des lieux. C’est le pari de l’avenir.

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Par Patrick Février
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