Issu d’une famille bourgeoise de tradition catholique, Joseph Fontanet est né le 9 février 1921 à Frontenex (Savoie), une commune dont son grand-père en fut le premier maire. Son père dirige une fabrique de pà¢tes à Albertville tandis que sa mère au foyer lui donne sa première éducation, jusqu’à l’à¢ge de dix ans. Il est ensuite pensionnaire dans l’institution des Chartreux, à Lyon, o๠il passe brillamment son bac à seize ans.
Sa famille le place ensuite chez les pères maristes de la rue de Vaugirard, à Paris, afin de préparer HEC. Il est alors membre des Équipes sociales, un groupe qui cherche à rapprocher étudiants et ouvriers. Une fois diplômé, il rejoint l’entreprise paternelle en Savoie puis, en 1940, il s’inscrit en droit à Lyon o๠il milite à la JEC (Jeunesse étudiante chrétienne). A l’hiver 1941, il participe aux Chantiers de jeunesse en Isère. Pour échapper au STO (Service du travail obligatoire), au printemps 1943, il rejoint le maquis à Frontenex et décide de gagner l’Afrique du Nord. Après avoir franchi les Pyrénées en juillet 1943, il est interné quelque temps en Espagne et débarque à Casablanca o๠il s’engage dans l’armée d’Afrique. Il est affecté dans l’unité de chars commandée par le général de Lattre de Tassigny. Il participe au débarquement de Provence puis à la libération de Mulhouse et Colmar, avant de combattre en Allemagne.
Aussitôt revenu dans la France libérée, il entre en politique, o๠il fera toute sa carrière. Il participe à la création du MRP (Mouvement républicain populaire) en Savoie et se présente aux législatives de 1946, sans succès. En 1947, il épouse une attachée parlementaire de sa formation. L’année d’après, il devient secrétaire général adjoint du MRP et est nommé directeur de cabinet du ministre de la Santé. Il est encore battu en Savoie aux législatives de 1951, car il est piètre orateur et manque de chaleur. Mais il est élu conseiller général du canton de Moà »tiers, ce qui lui permet de s’implanter localement. Il est finalement élu député en 1956 et sera, dès lors, constamment réélu, avant de céder la place en 1973. Il fait carrière en Savoie en même temps que Pierre Dumas, député gaulliste, qui sera le rapporteur de la loi sur les parcs nationaux.
Politiquement, il est toujours un pivot du parti centriste, sous ses diverses appellations. En 1965, il devient maire de Saint-Martin de Belleville. Le MRP disparaît et Joseph Fontanet fait partie des centristes qui penchent à droite, donc vers le gouvernement. Cela tombe bien pour lui car le gouvernement Pompidou lance un vaste « Plan Neige  » pour désenclaver la montagne et donner un avenir aux montagnards. L’élu savoyard s’engage alors à fond dans la construction de stations de ski : Avoriaz et les Ménuires (1966), les Arcs et Flaine (1968).
Après la présidentielle de 1969, qui voit l’élection de Georges Pompidou, il entre dans le gouvernement de Chaban-Delmas, comme ministre du Travail. C’est alors qu’éclate « l’affaire de la Vanoise  », lorsque le promoteur Schnebelen prévoit d’amputer le parc national pour relier deux stations de ski. Bien qu’il se soit dépensé pour obtenir « son  » parc, Joseph Fontanet pense surtout à développer les sports d’hiver en Savoie et notamment en Maurienne. Il soutient donc le projet. C’est finalement le président Pompidou qui, agacé par la campagne de presse contre le projet, décide d’arrêter le projet, après deux ans d’une lutte acharnée.
L’élu savoyard, lui, continue sur la lancée du Plan Neige. En 1971, il inaugure la station de Val-Thorens, à côté de la commune dont il est maire. En 1972, il devient ministre de l’Éducation nationale, son dernier poste. À la présidentielle de 1974, il soutient Chaban-Delmas et est battu aux législatives. C’est la fin de sa carrière politique.
En 1977, Joseph Fontanet publie Le soleil et le vivant, un essai o๠il plaide pour l’économie de marché, mais régulée par le Plan et soumise à la décentralisation. La même année, il entreprend une aventure risquée : le lancement d’un quotidien du soir, J’informe, bien sà »r destiné à concurrencer Le Monde sur sa droite. Car l’échéance présidentielle de 1981 approche… L’expérience échoue au bout de quelques semaines.
Sa mort brutale va surprendre tout le monde : alors qu’il a assisté à une réunion d’élus à la mairie de Viarmes (Val d’Oise), le 2 février 1980, il est abattu d’une balle dans la rue en regagnant à pied son domicile parisien. Balle perdue, méprise ou règlement de compte ? Nul ne sait, encore aujourd’hui.