Afin de faire face à l’évolution de la démographie, au développement industriel et aux problèmes de pollution grandissants, la loi créa les conditions institutionnelles, financières et techniques d’une gestion globale et décentralisée de la ressource en eau. Elle instaura une logique de gestion par grands bassins hydrographiques (et non selon les limites administratives), s’inspirant de ce qui se pratiquait dans la Ruhr en Allemagne ; la création, dans chaque bassin, d’un comité pluri-acteurs chargé d’élaborer la politique de gestion de l’eau, et d’une agence financière chargée de percevoir une redevance sur les usages de l’eau et d’en réinvestir le produit dans la préservation et la gestion de la ressource préfigurant la définition du principe « pollueur-payeur  » qui sera adopté par l’OCDE en 1972 et intégré à la législation française par la loi « Barnier  » de 1995.
Les chevilles ouvrières de cette loi furent Ivan Chéret (1924-2020), surnommé le « père des agences de l’eau  », chargé du dossier de l’eau à la DATAR et Jean-François Saglio, un jeune ingénieur des mines.