La prévention et le traitement des pollutions de l’eau dues à l’activité humaine, la qualité de l’alimentation en eau potable, le soutien d’étiage des rivières et des nappes d’eau souterraine pendant l’été, la lutte contre les catastrophes causées par les crues, tout cela représente des préoccupations, des craintes, des réglementations publiques bien antérieures à la création du ministère de l’Environnement en 1971.
Dès l’Antiquité romaine des aqueducs sont construits, des digues en bord de Loire à l’époque médiévale, des droits de pêche sont instaurés, les égouts parisiens se structurent sous le Second Empire, l’hygiénisme municipal au cours du XXème siècle et les agences de l’eau sont créées il y a 60 ans, ce qui montre le caractère vital de l’eau et qui justifie une mobilisation constante des populations et des politiques publiques.
Les affiches choisies pour cette thématique illustrent bien combien, au cours de ces dernières décennies, les populations et les décideurs de France et d’Europe sont restés très vigilants à l’égard des menaces pesant sur la qualité de l’eau que nous buvons, la préservation des milieux aquatiques en cas de marée noire ou de pollution chimique, les habitations installées dans des zones inondables, les écosystèmes aquatiques tels que les zones humides et les lieux de baignade, et la vulnérabilité des cultures et de la fourniture d’eau potable pendant les périodes de sécheresse.
Dans le contexte de la mondialisation du trafic maritime, des pôles industriels se sont constitués sur le littoral, notamment à Fos et à Dunkerque. Certaines activités ont des impacts importants sur le milieu aquatique littoral. C’est le cas des controverses autour des boues rouges, déchet polluant longtemps déversé dans la mer Méditerranée depuis Cassis. Il s’agit de rejets d’usines issus de l’activité de transformation de la bauxite (fabrication d’aluminium). En 2024, l’entreprise concernée annonce l’arrêt de son activité.
Venise est un exemple emblématique du phénomène de submersion marine d’espaces du littoral habités depuis des siècles, notamment lors de l’effet cumulé de tempêtes et de grandes marées. Dans le contexte de l’impact du réchauffement climatique, ce risque est présent dans le monde entier dans de nombreuses métropoles situées sur les littoraux o๠se sont concentrées des populations et des activités économiques dans le cadre de la mondialisation des échanges économiques.
Depuis les années 1960, l’aménagement du territoire a montré, dans les pays développés mais aussi dans de nombreux pays émergents, une tendance à la concentration de populations urbaines importantes sur la frange littorale. Outre cette réalité démographique, cette évolution a eu des impacts importants sur la congestion urbaine, la destruction d’espaces naturels et de paysages, la pollution de l’air et des eaux.
Sur cette affiche, victime notamment de l’irrigation abusive des cultures de coton et de riz, la mer d’Aral a été vidée de son eau des deux tiers. Des centaines de milliers de personnes ont dà » fuir la région.
Les zones humides ont une très grande importance. Pourtant, une guerre incessante leur est faite depuis des décennies : urbanisation de masse, assèchement des marais, destruction des petits plans d’eau pour voir disparaître des espèces considérées comme nuisibles (exemple des moustiques). En un siècle, la moitié des zones humides de la planète a disparu.
Ce sont pourtant des écosystèmes riches et variés, allant des eaux dormantes comme les mares ou les étangs, aux récifs coralliens, en passant par les fleuves et les rivières ; elles abritent de nombreuses espèces et contribuent à garantir la qualité des eaux.
Pendant des décennies, les agences de l’eau et les élus locaux se sont concentrés sur la construction de stations d’épuration et de réseaux d’assainissement dans une démarche de traitement curatif de la pollution des eaux engendrée par la concentration de l’urbanisation et le développement industriel. Ce n’est que depuis les années 1990, notamment en application de la directive cadre sur l’eau dans l’Union européenne, que s’est imposée la nécessité d’une gestion globale et intégrée de l’eau et des milieux aquatiques. L’affiche illustre la nécessité de mesures préventives concernant aussi l’amont des bassins hydrographiques et l’ensemble des milieux naturels, confirmant ainsi le célèbre adage : « préservons les petits cours d’eau qui forment les grandes rivières  ».
Depuis le développement de lignes ferroviaires au XIXème siècle et de la mobilité automobile au XXème siècle, le littoral, très attractif, est devenu un espace o๠se concentrent des populations toujours plus nombreuses, pour le tourisme mais aussi pour un habitat permanent. Cette concentration a des effets sur le paysage et sur les milieux naturels.
Pour en limiter l’impact, des politiques publiques sont mises en place depuis la loi sur les sites de 1930, la création du Conservatoire du littoral en 1975, la loi Littoral il y a presque 40 ans, la création de parcs naturels marins et de réserves naturelles sur le littoral. Ainsi en a t-il été de la création du parc national des Calanques en 2012 qui s’étend sur terre et sur mer des calanques de Marseille aux calanques de Cassis et qui est le fruit d’actions centenaires pour assurer la protection des paysages spectaculaires formés par les falaises monumentales tombant dans la Méditerranée.